La coloscopie ? Même pas mal !
La coloscopie ? Même pas mal !
Sur la liste des examens médicaux pas très sexy, la coloscopie est en tête de classement. Pourtant, cette méthode reste le moyen de dépistage et d’intervention le plus fiable des lésions cancéreuses qui siègent dans le côlon. Quand, comment et pourquoi faire une coloscopie ? Balafres a testé pour vous…
Quand doit-on faire une coloscopie ?
Différents motifs peuvent occasionner la prescription de cet examen :
- établir un diagnostic suite à certains symptômes (anémie, sang dans les selles, douleur abdominale, problèmes de transit) ;
- confirmer une suspicion de colite ulcéreuse ou de maladie de Crohn ;
- détecter d’éventuels polypes en cas de résultat positif au test de dépistage du cancer colorectal (test immunologique) ;
- réaliser le suivi médical d’une opération du cancer du côlon.
Comment se passe une coloscopie ?
La préparation d’une coloscopie
La coloscopie se déroule généralement sous anesthésie générale : 3 jours avant l’examen, vous aurez rendez-vous avec un médecin anesthésiste pour préparer l’intervention. Le jour J, vous devrez présenter un côlon propre comme un sou neuf afin que ses parois puissent être correctement analysées ! Voici donc les consignes à respecter afin de vous préparer correctement :
- Adoptez un régime sans fibres ni résidu durant les 3 jours précédant l’intervention. Les fruits et légumes ne sont pas autorisés.
- La veille de la coloscopie, vous prendrez un un laxatif très salé afin de vider entièrement le côlon. Buvez-le très frais pour atténuer son goût désagréable.
- Vous devrez vous présenter à jeun à l’hôpital. Cela implique de ne pas avoir bu, mangé ni fumé 6h avant l’anesthésie.
- Avant l’examen, vous devrez vous laver entièrement le corps à l’aide d’une solution antiseptique.
Ces différentes étapes préparatoires sont indispensables : une mauvaise visibilité des parois du côlon peut conduire à l’interruption de la coloscopie.
Voyage au cœur de votre intestin
L’examen s’effectue au moyen d’un coloscope, une sonde souple munie d’un système d’imagerie médicale, introduite dans l’anus du patient anesthésié. Ce tube possède de petites ouvertures destinées à laisser passer les instruments chirurgicaux (bistouri, pince, aiguille) si une intervention s’avère nécessaire. En général, 30 minutes suffisent au gastro-entérologue pour faire progresser la caméra à l’intérieur du gros intestin. Cette durée pourra se prolonger si le médecin décide d’effectuer des prélèvements afin de réaliser une biopsie des tissus, ou de procéder à l’ablation d’un polype.
Les suites d’une coloscopie
Une coloscopie s’effectue en ambulatoire : vous pourrez rentrer chez vous quelques heures après l’opération, quand les effets de l’anesthésie seront complètement dissipés.
Bonus : avant l’examen, un gaz est insufflé dans le côlon afin de déplisser la paroi… votre entourage pourra en subir les conséquences durant les heures qui suivent la coloscopie !
La coloscopie en questions
La coloscopie est-elle douloureuse ?
Si la préparation de l’examen est un peu désagréable, la coloscopie en soi est indolore grâce à l’anesthésie générale.
Un polype est-il toujours cancéreux ?
Les polypes intestinaux sont des excroissances qui se développent sur les parois de la muqueuse du côlon. Les polypes apparaissent avec l’âge ou en cas d’antécédents familiaux et sont souvent bénins. Cependant, certains peuvent évoluer en tumeur maligne : il convient donc de les retirer et d’effectuer ensuite une surveillance régulière.
Comment se nourrir après une coloscopie ?
Après une coloscopie sous anesthésie générale, vous pourrez en principe reprendre une alimentation normale. Cependant, évitez les plats trop riches (gardez le cassoulet pour le lendemain) et privilégiez les aliments légers comme les blancs de volaille, les compotes, le fromage, le riz etc. Alcool et boissons gazeuses sont interdits.
Y-a-t’il une alternative à la coloscopie ?
Dans certains cas, la coloscopie ne peut pas être réalisée :
- le patient refuse la coloscopie ;
- le patient présente un côlon “bouclé” dont la forme ne permet pas le passage de la sonde ;
- en présence d’une contre-indication anesthésique ou d’une insuffisance cardiaque.
L’équipe médicale propose alors un coloscanner, une coloscopie virtuelle réalisée par rayons X. Cette technique, moins invasive, permet d’inspecter le côlon par voie externe, sans introduire de tube dans l’intestin. En revanche, le coloscanner ne permet pas d’intervenir directement sur les lésions ou polypes détectés durant l’examen.
L’appréhension de la coloscopie et de ses résultats est l’une des causes principales incitant un patient à ne pas se soumettre à l’examen. En effet, par honte ou par pudeur, le cancer des hommes est encore un sujet tabou… Pourtant, la coloscopie reste une intervention rapide et indolore, qui peut vous changer la vie ! Lorsqu’on le détecte à temps, le cancer du côlon est soigné dans 90 % des cas…