Cancer et régime cétogène
Cancer et régime cétogène
Le régime cétogène, une arme de plus pour mieux vivre son traitement ?
Ce régime a de nombreuses vertus, mais, dans le cadre d’un traitement contre le cancer, il est indispensable d’en parler à votre équipe médicale avant de l’envisager.
Qu’en dit une spécialiste ? Catherine Malpas, naturopathe, nous explique le principe de ce régime alimentaire dont vous entendrez sans doute parler.
De quoi se nourrit le cancer ?
Presque tous les types de cancers ont une caractéristique commune : la manière dont ils se nourrissent !
Les cellules cancéreuses cessent peu à peu de respirer, c’est à dire qu’elles exploitent de moins en moins l’oxygène même si celui-ci est disponible en abondance. Au lieu de cela, elles passent en mode « fermentation anaérobie » pour se fournir en énergie. Ce mode de fonctionnement permet aux cellules de survivre et de se diviser y compris dans les tissus très pauvres en oxygène, comme le sont par exemple les tumeurs mal approvisionnées en sang. Même quand l’oxygène est disponible en quantité suffisante, elles ne repassent pas en mode « respiration ». C’est une différence essentielle entre les cellules cancéreuses et les cellules normales. Une cellule qui respire ne présente pratiquement jamais les caractéristiques malignes d’une cellule cancéreuse.
Or, une cellule qui ne tire pas son énergie de la respiration cellulaire a besoin d’une quantité de sucre très importante ! Les tumeurs sont extrêmement gourmandes en sucres ! Les protéines peuvent aussi être fermentées mais en aucun cas les matières grasses.
Les effets du régime cétogène
Si les cellules ont impérativement besoin de grandes quantités de sucre, ce n’est pas le cas des cellules normales. Celles-ci peuvent se satisfaire de petites quantités de sucre et avoir recours aux matières grasses présentes dans le sang, mais aussi à une autre source : les cétones. Les cétones sont fabriquées par le foie à partir des graisses. Ces cétones, grâce à la respiration cellulaire, peuvent être utilisées très efficacement par la plupart des cellules du corps et du cerveau comme source d’énergie. Mais pour que l’organisme d’une personne produise des cétones, il faut que son alimentation ne produise pratiquement pas d’amidon ni de sucre (ce qui se passe après 2 jours de jeûne).
Sans être obligé de jeûner, lorsque l’on réduit fortement sa consommation d’aliments glucidiques, le foie se met à produire des cétones à partir des matières grasses. On se trouve alors en « cétose ». Les cellules saines n’ont aucune difficulté à utiliser les cétones. En revanche, les cellules cancéreuses ne peuvent pas les utiliser. Etant donné que le foie fabrique également du sucre, cela ne suffit pas à affamer totalement les tumeurs mais elles disposent alors d’une quantité de sucres moindre que dans le cadre d’une alimentation « habituelle ».
Plus les cellules cancéreuses sont malignes, plus elles tirent l’énergie dont elles ont besoin de la fermentation du sucre sanguin. Contrairement à d’autres cellules, les cellules cancéreuses n’ont pas besoin d’oxygène pour se développer et même lorsqu’elles ont accès à de l’oxygène, elles ne l’utilisent généralement pas. C’est en cela que les cellules cancéreuses se différencient de la plupart des cellules normales.
Lors de la fermentation, il y a formation d’acide lactique qui acidifie le tissu, le rendant ainsi plus susceptible de développer un cancer. De plus, lors de ce processus de fermentation, les tumeurs impactent également leur environnement en produisant de l’acide lactique. Elles acidifient les tissus qui les entourent, créant ainsi le milieu dont elles ont besoin pour pouvoir se propager dans les tissus. Cette acidification favorise la formation de métastases.
Les cellules cancéreuses grossissent plus vite chez les personnes présentant des niveaux de glycémie élevées, comparables à ceux des diabétiques. Elles sont par ailleurs plus mobiles et peuvent donc plus facilement former des métastases. De plus, un taux élevé de sucre dans le sang favorise la production d’hormones qui stimulent la division des cellules cancéreuses et facilite le passage des tumeurs en mode « fermentation », ce qui les rend également plus agressives.
Le régime cétogène permet de faire baisser globalement le taux d’insuline et empêche l’apparition de pics d’insuline après les repas. Une glycémie élevée favorise l’inflammation. Les cellules cancéreuses produisent elles-mêmes des substances inflammatoires dans les tissus avoisinants. L’alimentation cétogène a un effet antiinflammatoire grâce à l’action des corps cétoniques qui tels des médicaments inhibent l’inflammation en agissant directement sur les gènes.
Les aliments qui conviennent au régime cétogène
Avocat, noix de macadamia, noix de coco, lait et huile de coco, sardines à l’huile et autres poissons gras, crème fraiche, mascarpone, fromage, charcuteries (sauf saucisses et saucissons qui contiennent généralement du sucre), chocolat noir (85% de cacao minimum), gélatine, graines de chanvre, chou-fleur, céleri-rave, amandes, farine de soja, courgettes, œufs, poissons de mer, fruits de mer, poissons d’eau douce, viande rouge de pâturage et toutes les viandes en général, légumes feuilles, champignons, baies.
Les suggestions de recettes
Œufs aux amandes – salade avocat et noix de macadamia – omelette au fromage – rillettes de sardines aux câpres – viande hachée à l’avocat – salade de mâche à l’avocat, aux noix et au gorgonzola – soufflé au fromage – raclette – pizza de chou-fleur – cocktail de crevettes – truite aux amandes, purée de céleri et salade de concombre à la crème
En dessert : crème vanille aux fruits et aux noix – mousse aux amandes – mousse au chocolat – panna cotta au lait de coco – pancakes/crêpes – gelée de papaye…
Rejoignez notre communauté et recevez nos derniers articles directement dans votre boîte mail !
Sur le même sujet
Pratiquer le jeûne pour mieux supporter la chimio
L’alimentation a un rôle primordial dans votre bataille contre le cancer…Et si on décidait d’y associer le jeûne thérapeutique ?
La médecine douce, nouvel allié contre le cancer ?
Les médecines douces ne soignent pas le cancer. Mais elles peuvent être un allié utile pour atténuer les effets indésirables des traitements.
Cancer & coaching – faire face à la tempête
Avec l’aide du coaching, le cancer permet parfois de prendre une tangente salvatrice et d’explorer de nouveaux possibles.