Cancer et libido : coup de mou pour le super-héros…

Cancer et libido : coup de mou pour le super-héros…

Un aspect peu évoqué par les médecins et le corps médical dans son ensemble, concerne la sexualité. Celle-ci est pourtant une partie importante de la vie, et le traitement du cancer limite, pour la plupart des patients, l’épanouissement sexuel.

Une baisse de libido aux multiples facteurs

Devant la maladie, beaucoup de patients relèguent le sexe à une préoccupation secondaire. L’origine de cette baisse de libido peut provenir de nombreux facteurs :

  • Stress, vision noire de l’avenir dus à l’anxiété sur l’évolution de la maladie.

 

  • La douleur peut concerner tous les types de cancers et être la conséquence des effets secondaires des traitements. Elle peut apparaître en dehors ou au moment des rapports sexuels lors de l’éjaculation en particulier, et être source d’interférences avec la libido ou avec toute tentative d’avoir une relation sexuelle. Dans ce cas, un rapport sexuel doux sans éjaculation est possible. Les mouvements brusques sont à éviter pour ne pas compromettre la cicatrisation de la chirurgie d’un cancer, cette dernière méritant un temps de cicatrisation. Certaines positions durant le rapport sexuel peuvent améliorer votre confort.

 

  • Manque d’assurance et d’estime de soi induit par votre nouveau corps détérioré, balafré voire ingrat. L’estime de vous-même en a pris un coup :  outre les meutrissures liés à la chirurgie de votre cancer (ablation d’une partie de votre corps, cicatrices, stomie), les effets secondaires de vos traitements (prise ou perte de poids, perte des cheveux, réactions cutanées) peuvent accentuer votre manque d’assurance. Il est donc important de consacrer du temps à votre corps, à en prendre soin, à ne pas l’oublier ni vous oublier. Des réponses sont adaptées selon chaque situation (maquillage, reconstruction, port d’une prothèse…etc).

 

  • La fatigue liée à la maladie, aux traitements, à l’anémie. Elle persiste fréquemment après la fin des traitements, et ce, malgré de longues nuits de sommeil. Prenez le temps de vous ménager en adaptant toutes vos activités selon vos capacités (physiques, sexuelles et intellectuelles).

 

  • Les modifications hormonales ainsi que certains traitements médicamenteux peuvent également avoir une incidence sur votre libido, la quantité de testostérone pouvant varier et diminuer pour une durée limitée ou définitive. Selon la situation médicale et si le cancer n’est pas hormono-dépendant, votre médecin pourra vous prescrire un traitement hormonal après un bilan sanguin.

 

  • Les troubles de l’érection. Ils peuvent être provisoires ou permanents après le(s) traitement(s). L’érection peut être partielle ou totalement absente. Les causes psychologiques et physiques sont fréquemment liées et interdépendantes. L’orgasme est cependant possible avec une érection incomplète ou pas d’érection du tout. Une baisse importante du taux de testostérone, les différents traitements du cancer de la prostate, de la vessie et du côlon, le diabète, l’hypertension, la dépression, l’alcoolisme, la toxicomanie sont aussi à l’origine des troubles de l’érection. Parlez-en à votre partenaire et à votre médecin traitant ou à d’autres spécialistes (urologue, psychologue, sexologue). Ne prenez pas de traitement sans avis et sans prescription de votre médecin qui selon votre situation vous informera du traitement le plus adapté, de ses avantages et de ses inconvénients (médicaments, pompe mécanique, injection intra-caverneuse…etc).

 

  • Les troubles de l’éjaculation. Elle peut se produire trop tôt (éjaculation prématurée ou précoce), avoir lieu dans la vessie (éjaculation rétrograde) et le sperme sera éliminé dans les urines, ne pas avoir lieu du tout (anéjaculation) ou être douloureuse. Le stress, l’anxiété, les troubles de l’érection, une grande période d’abstinence sexuelle, les effets secondaires des traitements peuvent être à l’origine de ces troubles. Dans le cas d’une éjaculation prématurée, abordez ces difficultés avec votre partenaire pour trouver ensemble d’autres façons de lui apporter de la satisfaction si les rapports sexuels sont trop courts. Parlez-en également avec votre médecin qui pourra vous proposer différentes méthodes efficaces pour traiter l’éjaculation prématurée ou vous orienter vers un autre professionnel. L’éjaculation rétrograde et l’anéjaculation n’empêchent pas d’avoir des rapports sexuels, l’orgasme est possible !

 

  • Les troubles urinaires et l’incontinence sont source de gêne et d’inhibition lors des rapports sexuels. Ils peuvent être liés à un affaiblissement général ou une baisse du tonus des muscles du périnée, ou survenir après un traitement affectant l’appareil urinaire. Ces troubles sont le plus souvent transitoires. Il faut penser à vider votre vessie avant un rapport sexuel. Des exercices musculaires pour contrôler la vessie ou un traitement spécifique selon les troubles urinaires ou la forme de l’incontinence peuvent être prescrits par votre médecin.

 

  • La modification de la sensibilité des zones érogènes. Toute partie de votre corps peut être considérée, selon votre sensibilité, comme érogène, si une stimulation provoque une excitation sexuelle. La sensibilité de ces zones peut être modifiée après un traitement ou provenir d’une irritation temporaire de la peau ou des muqueuses après une chimiothérapie ou une radiothérapie. Prenez d’abord le temps de vous réapproprier votre corps. Vous pouvez avec votre partenaire inventer de nouvelles formes de caresses et de massages qui tiennent à la fois compte de vos désirs et des zones fragilisées par les traitements.

Comment retrouver une vie sexuelle épanouie ?

  • Regagnez confiance, en vous ménageant du temps pour prendre soin de vous.

  • Masquez les effets secondaires que vous n’assumez pas encore (calvitie, maigreur, amputation …). N’hésitez pas à porter une perruque si nécessaire et des vêtements, ajustés à votre nouvelle taille, dans lesquels vous vous sentirez bien.

  • Acceptez les changements physiques que va provoquer votre maladie. Et si nécessaire faites-vous aider par un thérapeute ou un proche.

  • Pratiquez des activités physiques. Celles-ci vous aideront à diminuer votre stress et amélioreront votre confiance en vous.

  • Communiquez avec votre partenaire. Le sujet ne doit pas être tabou ! Vous pourrez alors redéfinir les contours de votre nouvelle sexualité, mieux adaptée à votre situation.

Rejoignez notre communauté et recevez nos derniers articles directement dans votre boîte mail !

Sur le même sujet

altères

Les super pouvoirs du sport contre le cancer !

Le bon traitement c’est le mouvement ! Mais l’équilibre entre repos et activité physique est difficile à trouver. On vous dit tout ici !

visage homme bonnet

Le cancer des hommes : un sujet tabou ?

Dur dur pour les hommes atteints d’un cancer d’évoquer cette maladie, en particulier lorsqu’elle touche leurs organes génitaux…

homme dans un canapé en soucis

La chimio et ses effets secondaires : nouvel uppercut !

Les effets secondaires liés à la chimiothérapie sont nombreux. Voici la liste des coups auxquels se préparer pour éviter le K.O !

Inscription à notre newsletter

Inscription à notre newsletter

Recevez nos derniers articles directement dans votre boîte mail !

Vous avez bien été inscrit !

Pin It on Pinterest