Plus d’1 personne sur 2 guérit aujourd’hui d’un cancer. Pourtant, la plupart des patients considèrent cette maladie comme l’un des événements les plus marquants de leur vie. Alors, lorsque le protocole de soins s’achève, peut-on pour autant parler de retour à la vie normale ? Séquelles physiques et psychologiques, rémission et récidive, reprise d’une vie sociale et professionnelle… Balafres vous propose quelques pistes pour mieux vivre “l’après cancer” !

Couper le cordon médical

La fin des traitements signe aussi la fin des relations avec les professionnels de santé qui vous ont suivi durant cette période clé de votre vie. Oncologues, infirmières et aide-soignants font partie de votre quotidien, et vous avez même tissé des affinités avec certains d’entre eux. C’est aussi la fin d’une routine en milieu hospitalier : les séances de chimio ou de radiothérapie, les examens complémentaires (IRM, scanner, pet scan etc.). Cet univers un peu froid et technique, vous vous y étiez bien habitué ! Quitter le statut de “patient” et la bulle médicale peut causer une certaine angoisse. En effet, cela signifie revenir au quotidien “d’avant”, et renouer avec les tâches et les responsabilités que la maladie avait mises entre parenthèses. Malgré le soulagement de laisser le cancer derrière vous, vous aurez certainement besoin d’une période de réadaptation. 

Gérer les séquelles physiques et psychologiques de son cancer

Les traitements anti-cancer sont intenses et peuvent s’avérer handicapants pour certains patients. Leurs effets sur le corps et l’esprit ne sont pas anodins et se font parfois sentir plusieurs semaines après l’arrêt des soins. Fatigue, douleurs diffuses, problèmes de mémoire et d’attention ou encore troubles sexuels en sont les symptômes les plus fréquents. Même si vos soins sont terminés, il faudra patienter quelques temps avant de retrouver une pêche d’enfer ! Les opérations chirurgicales et les effets secondaires de la chimiothérapie peuvent également entraîner des changements dans votre apparence physique :

• cicatrices visibles ;
• modification du grain de peau, de l’aspect des ongles ou des cheveux ;
• perte ou prise de poids.

Il est normal que ces changements impactent votre moral et entraînent une perte de confiance. Reprendre une activité sportive en douceur et récupérer une bonne hygiène de vie vous aideront à vous sentir mieux. N’hésitez pas à solliciter de l’aide auprès de votre ancienne équipe médicale ou d’un praticien spécialisé en psycho-oncologie dès que vous en ressentez le besoin !

Composer avec des émotions contradictoires

Vous attendiez ce jour avec impatience, et pourtant vous vous sentez un peu perdu ? Vous êtes soulagé que le traitement soit enfin terminé mais vous ressentez aussi de la colère et de la tristesse ? Ce package de sentiments contradictoires, que vous ressentez peut-être depuis l’annonce de votre maladie, s’estompera à mesure que vous gagnerez en vitalité. Néanmoins, mieux vaut apprendre dès maintenant à gérer vos émotions pour éviter les mauvaises surprises et préserver votre entourage. 

Entre récidive et rémission

Si vos examens de contrôle ne présentent plus aucune trace de cancer, vous serez déclaré en rémission. Après 5 ans sans rechute, les médecins peuvent parler de guérison, un terme qui fait du bien au moral ! Le risque de rechute est maximal durant les 2 premières années de rémission, car il arrive que certaines cellules cancéreuses aient survécu au traitement. Vous bénéficierez donc d’une surveillance accrue durant cette période. Elle est vécue par certains patients comme une phase de transition entre la maladie et l’après-cancer. 

Retrouver une vie sociale et professionnelle

Selon le type de cancer et les traitements qui en découlent, nous ne sommes pas toujours à même de poursuivre nos activités personnelles et professionnelles. De plus, l’hospitalisation à domicile et les contraintes liées à l’épidémie de covid-19 ont pour conséquence d’augmenter le sentiment d’isolement des malades du cancer. Si vous êtes dans ce cas, prévoyez de renouer progressivement avec votre vie sociale et professionnelle, pour ne pas vous faire déborder par ce retour à la normale. Des dispositifs existent pour faciliter l’inclusion des malades du cancer en entreprise et le retour au travail après une longue maladie : tournez-vous vers l’association cancer@work pour en savoir plus ! Quoi qu’il en soit, ne retardez pas votre come back social, même s’il doit se faire par étapes. Le contact avec la famille, les amis et le boulot vous permettront de concrétiser ce retour à la vie normale. 

Une fois votre traitement fini, vous vous sentirez peut-être un peu déboussolé. Prenez le temps de récupérer physiquement et émotionnellement ! Certains disent que l’après cancer est un nouveau départ, alors mettons toutes les chances de notre côté…