Personne ne réagit de la même manière à l’annonce de son cancer, ou de celui d’un proche. Face à un tel diagnostic, l’onde choc est rude et engendre son cortège d’interrogations et d’émotions… D’un individu à l’autre, celles-ci peuvent varier du tout au tout ! Cancer et émotions : lorsqu’elles nous submergent, comment les apprivoiser ?

Cancer et émotions : les montagnes russes 

Le cancer et ses traitements peuvent provoquer un véritable yoyo émotionnel. Et il est parfois tentant de mettre ses sentiments au placard pour ne pas se laisser envahir… Pourtant, pour se préserver au mieux des conséquences nocives de nos émotions, mieux vaut éviter de faire l’autruche ! Au contraire, identifier ce que l’on ressent est essentiel. S’il n’est pas toujours possible de dompter nos émotions, nous pouvons néanmoins les anticiper pour apprendre à mieux les gérer. 

Cancer et peur

Elle se manifeste à l’annonce de la maladie, mais peut tout aussi bien apparaître durant le traitement, à l’approche d’une opération décisive ou même après la rémission. Vous avez peur de souffrir ? Posez toutes vos questions à l’équipe médicale qui vous suit. Savoir à quoi vous attendre aidera à dissiper vos craintes.  Vous appréhendez les changements physiques ? Vous craignez que la maladie ne change le regard des autres ? Des solutions existent pour mieux vivre cette étape et accepter votre nouveau corps. Surtout, vous avez peur de mourir ? Le diagnostic du cancer sonne souvent comme un arrêt de mort, même si de nombreux malades y survivent aujourd’hui. Exprimer sa peur, à l’oral ou à l’écrit, suffit parfois à la soulager.  

Cancer et anxiété

Vous avez la gorge nouée, le souffle court, des palpitations et la boule au ventre ? Lorsque notre corps perçoit une menace imminente, il se met en alerte ! Notre organisme déclenche alors une série de réactions physiques destinées à nous défendre ou à fuir le danger. Si cet état entraîne une vigilance accrue lors des événements importants, il ne doit pas se prolonger au point de devenir permanent. Il pourrait se traduire par des troubles du sommeil ou de l’appétit et aggraver votre état de santé. Consultations avec votre oncologue, séances de chimio ou de radiothérapie, reprise d’une activité professionnelle entre deux traitements ? Identifiez les occasions générant chez vous du stress et de l’anxiété, et parlez-en avec votre médecin. 

Colère et cancer

La colère est une réaction saine et naturelle face à une situation qui échappe à notre contrôle et nous semble totalement injuste. Pourquoi mes proches sont-ils en bonne santé et pas moi ? Ras-le-bol de cette satanée chimio qui me met K.O à tous les coups ! Quoi ma gueule, qu’est-ce qu’elle a ma gueule ?! Parfois, la colère se manifeste lorsque l’on n’arrive pas à exprimer d’autres émotions, comme la peur ou l’anxiété. Ne réprimez pas vos accès de colère, mais avertissez vos proches quand vous sentez venir l’orage !

Cancer et tristesse

Notre éducation nous incite parfois à refouler ou à dissimuler notre chagrin, surtout quand on est un mec ! Pourtant, il est tout à fait normal de ressentir de la tristesse durant les différents stades de la maladie. Avoir un cancer implique souvent de renoncer temporairement à ce qui nous fait du bien au quotidien : les soirées avec les amis, les voyages à l’étranger, la pratique d’une activité sportive intense etc. Vous ressentez l’envie de pleurer ? Alors, lâchez-vous ! La tristesse n’est pas un signe de faiblesse.

Culpabilité et cancer

Vous culpabilisez de l’impact de votre cancer sur votre entourage ? Vous vous sentez responsable de l’apparition de la maladie ? Faire l’inventaire de votre histoire personnelle et psychologique pour trouver “la cause” est un réflexe naturel. Car le cancer est un mal mystérieux, et qu’il est très frustrant de l’accueillir comme tel. Pour autant, n’oubliez pas qu’il existe plus de 200 types de cancers, et que leurs déterminants sont multifactoriels. Vous n’avez pas choisi d’avoir un cancer, et vous ne méritez pas plus qu’un autre d’être malade.  

Cancer, espoir et combativité

Êtes-vous obligé d’être positif et combatif lorsque vous souffrez d’un cancer ? Tout dépend de votre personnalité ! Si vous n’êtes pas particulièrement optimiste, ne vous forcez pas à exprimer des émotions que vous ne ressentez pas. Vous êtes plutôt fonceur, et vous voulez y croire ? L’espoir de guérir vous aidera certainement à envisager “l’après-cancer” plus sereinement. Pour autant, n’oubliez pas de rester réaliste dans votre vision de l’avenir, et ne brûlez pas les étapes de votre traitement. 

Personne n’est heureux d’avoir un cancer : bien vivre la maladie est un défi qui s’apprend pas à pas. Bien composer avec ses émotions aide à mieux vivre au quotidien. Toutefois, si les émotions négatives persistent ou s’intensifient, n’hésitez pas à demander de l’aide. Un psychologue spécialisé en oncologie pourra vous recevoir.

À lire aussi : La chimio et ses effets secondaires : nouvel uppercut !